Comment accompagner les TPE pour une meilleure prévention alors que celles-ci sont majoritairement dépourvues de représentation du personnel ? Retour sur une séquence de la journée organisée par la Société d’ergonomie de langue française (SELF) ce vendredi 10 novembre à Nancy.

1 salarié sur 4 au moins n’a pas de représentation

Tous les travailleurs ne sont pas salariés, mais les statistiques de l’Insee indiquent que les salariés sont nombreux à ne pas avoir de représentation dans leur établissement. Au moins 1 sur 4 si l’on considère les entreprises de moins de 10 salariés, dépourvues de DP, et plus encore si l’on prend en compte les carences ou les défauts d’organisation d’élections.

La TPE, ce n’est pas une grande entreprise en modèle réduit

Pour un conseil en ergonomie, accompagner la TPE nécessite de comprendre a minima sa culture, son fonctionnement. La TPE est un lieu où se côtoient en proximité très intime l’entreprenariat et le salariat. Elle est plutôt disposée à des régulations rapides, concrètes, de gré à gré ; bien moins à la formalisation et à la culture écrite. Dépourvue de représentation du personnel, le dialogue en TPE est direct… ou le dialogue n’est pas, et dans ce cas c’est probablement la rupture.

L’ergonomie invitée à varier ses gestes

Pour que l’intervenant ergonome puisse proposer une offre service pertinente aux TPE, il est nécessaire qu’il s’acculture et se forme à ce qu’est une TPE : son écosystème, ses modalités de fonctionnement… La prise en compte conjointe des conditions de travail et des enjeux du dirigeant et du(des) salarié(s) est une condition de réussite. Il est aussi nécessaire que l’accompagnement de la TPE se fasse par une approche collective, par exemple par territoire ou par métier, en appui avec des porteurs légitimes tels les Chambre et les fédérations. La composition de collectifs multi entreprises de salariés et de dirigeants rend possible la parole de chacun. Plus qu’une intervention, c’est ici une réelle conduite de projet de prévention collective territoriale.